Méditations
Avec témoignages recueillis par les mouvements Amitié Espérance (personnes en difficulté psychique) et Relais Lumière Espérance (familles des personnes en difficulté psychique).
Chemin de croix animé à Toulouse par des personnes des deux mouvements. Pour être à l'aise, chacun n'a pas lu ses propres écrits, mais ceux d'un autre. Les paroissiens ont dit avoir découvert ce que vivaient les personnes fragiles, mais ce sont ces dernières qui furent plus étonnées encore en découvrant que leur vécu intéressait les chrétiens non touchés et qu'ils redisaient leurs prières.
Première station Jésus est condamné à être crucifié
Evangile selon saint Matthieu. « Voyant qu'il n'aboutissait à rien, mais qu'il s'ensuivait plutôt du tumulte. Pilate prit de l'eau et se lava les mains, en présence de la foule, en disant : « Je ne suis pas responsable de ce sang; à vous de voir ! » Et tout le peuple répondit : « que son sang soit sur nous et sur nos enfants ! » Alors il leur relâcha Barabbas; quant à Jésus, après l'avoir fait flageller, il le livra pour être crucifié ». (Mt 27,24-26).
D'une personne en difficulté psychique : Le médecin a expliqué à mes parents que j'étais malade mais que, en même temps, je leur jouais la comédie, il a écrit que j'étais asocial et caractériel. A moi il ne m'a rien dit. J'ai appris mon diagnostic des années après. Je me suis senti trahi et infantilisé, et j'ai culpabilisé.
Une maman voit son fils 'condamné', elle se dit de lui : "Désormais tu seras un malade qui a connu la psychiatrie".
D'une famille : Le diagnostic sur la maladie de notre fils est tombé. C'est la sidération. Nous ne voyons plus l'avenir.
D'une autre famille : lorsque le diagnostic est tombé, j'étais anéantie. Lorsque j'ai appris le diagnostic pour mon fils, j'ai ressenti que ma vie foutait le camp, que mes forces m'abandonnaient, que mon souffle partait. Une amie m'a dit : tu t'allonges et tu dis au Seigneur « entre tes mains je remets mon esprit ». Peut-être que ça m'a évité la dépression.
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons, toi le Très-Haut, (bis) répands sur nous ta grâce (bis),
Tu t'es abaissé pour nous élever (bis). Tu as accepté l'injustice pour nous rendre justes (bis)
Chant: Au cœur de nos détresses , Aux cris de nos douleurs,
C'est Toi qui souffres sur nos croix, Et nous passons sans te voir. (bis)
Deuxième station Jésus est chargé de sa croix
Du livre du prophète Isaïe. « Or c’étaient nos souffrances qu’ il supportait et nos douleurs dont il était accablé. Et nous autres, nous l'estimions châtié, frappé par Dieu et humilié. Il a été transpercé a cause de nos péchés, écrasé a cause de nos crimes. Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui et c'est grâce à ses plaies que nous sommes guéris » (Is 53,4-7).
D'une personne en difficulté : Mon père avait dit à ma mère: c'est de ta faute ! Et ma mère disait à mon père : c'est de ta faute !
Autre personne: J'aurais aimé avoir un diagnostic (sur ma maladie) pour être fixé, on m'a dit : 'dépersonnalisation'.
Autre personne: Pour eux, le plus dur, c'est ce que vont dire les voisins. Le psy avait dit: "n'en parlez pas à la famille!" donc on m'a protégé comme une honte. Quand j'ai été hospitalisé, ils ont dit que j'étais chez ma sœur. Un jour ma maman pleurait, je lui demandé pourquoi, elle m'a répondu: un monsieur a dit à une dame que tu faisais semblant. Mon père a mal vécu ma maladie au niveau de sa foi, il y a vu comme une punition (de Dieu).
D'une famille : Pourquoi une telle souffrance sur lui ? qu'avons-nous raté ? pas su voir que des difficultés devenaient de plus en plus lourdes à porter.
D'une autre famille : Mon deuxième fils est tombé dans la drogue, mais mon poids, je l'ai donné à Jésus. Aujourd'hui je me sens légère et je ne me suis jamais sentie seule. C'est Jésus qui porte le poids de mes souffrances et je lui ai remis mon fils et ses décisions.
Prière : Jésus sauveur, nous t'adorons, fils du Père (bis), répands sur nous ta grâce (bis),
Tu portes nos fardeaux pour nous alléger (bis), Tu subis nos duretés pour nous adoucir (bis)
Chant : 2-Au vent de nos tempêtes, Au souffle des grands froids,
C'est Toi qui peines sur nos croix, Et nous passons sans te voir. (bis)
Troisième station Jésus tombe pour la première fois
Du livre des Lamentations : « Leur joug est sur mon cou, il fait fléchir ma force. Le Seigneur m'a mis à leur merci, je ne puis plus tenir ! (Lam 1,14). »
D'une personne en difficulté psychique : Le plus dur, c'était les hospitalisations en psychiatrie. J'ai été hospitalisé dans une unité de soins pour mineurs, on m'a dit qu'on me gardait un WE pour faire le point, on m'a gardé enfermé 3 semaines. Il y avait du lourd, des gars qui disaientn'importe quoi, qui criaient la nuit. Je me suis dit que j'étais moi aussi un dingue, c'était dur à vivre.
Autre personne: On se sent inutile, on se décourage malgré mes efforts, c'était l'échec et tout, la révolte, le doute, l'incompréhension. On nous traite de lâches et égoïstes.
Autre personne : on en arrive à douter de soi et aussi de la religion.
Autre personne : un prêtre interprétait ma maladie comme un refus de me convertir. Ça m'a mis en révolte contre ce qu'il représentait.
Autre personne: je suis dominée par mon mari qui ne pense qu'à l'argent. Je n'ai pas de maladie psychique mais je perds le moral. J'ai démissionné de mon travail et fait des tentatives de suicide parce que je ne me sentais pas à la hauteur et ça n'allait pas avec mon mari, j'avais trop de problèmes. Je n'aspire qu'à aller en maison de retraite.
Autre personne : Un moment, j'avais pas de force pour la vie quotidienne, tout est insupportable, difficile.
Une famille : Il nous est apparu que notre fille de 17 ans, mangeait de moins en moins, marchait des kilomètres et trouvait des prétextes pour sauter des repas ; quelle inquiétude pour nous ! Nous essayions de ne pas trop lui montrer notre souci, de ne pas la forcer pour ne pas lui rajouter du stress, mais une personne a dit à mon épouse: c'est la relation avec la mère ! Une personne maladroite qui n'a pas réalisé qu'elle augmentait la culpabilité déjà énorme de sa maman.
Prière: Jésus sauveur, nous t'adorons (bis), fils de l'homme, répands sur nous ta grâce (bis), Tu t'es fait pauvre pour nous enrichir (bis) ; Tu t'es humilié pour nous honorer (bis)
Chant: Aux pas de nos déroutes, Aux larmes du remords, C'est Toi qui pleures sur nos croix, Et nous passons sans te voir. (bis)
Quatrième station Jésus rencontre sa mère
De l'évangile selon saint Luc. « Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère : « Vois ! Cet enfant doit amener la chute et le relèvement d'un grand nombre en Israël ; il doit être un signe en butte à la contradiction, et toi-même, un glaive te transpercera l'âme, afin que se révèlent les pensées intimes d'un grand nombre. » (Lc 2, 34-35).
Personne en difficulté psychique : C'est ma mère qui m'a encouragée, elle m'a expliqué les raisons de mon père qui vivait mal mes choix et mes attitudes.
Autre personne en difficulté: Ma mère m'a écouté, encouragé, m'a remonté le moral, presque complice, et affectueuse.
Famille : Moi, sa mère, je veux croire que cette épreuve doit avoir un sens et je veux le trouver. Trente ans plus tard, mon fils est "encore douloureux" dans mes entrailles.
Autre famille : Je n'accepte pas la maladie de ma fille.
Autre famille : Nous sommes reliés l'un à l'autre, (mon fils et moi), Il m'a dit: je sais que je te fais souffrir, mais le mal est plus fort et je retombe dans la consommation (de drogue).
D'une maman : Mon fils schizophrène a fait avec de la terre une vierge tordue de souffrance, qui pour moi représente Marie apprenant le massacre des innocents.
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons (bis), fils de Marie, répands sur nous ta grâce (bis),
Tu as traversé la douleur pour nous apaiser (bis) Tu as été rejeté pour nous révéler ton amour (bis)
Chant : Tu es le pauvre, Seigneur Jésus, en toi la gloire éternelle de Dieu.
Cinquième station Simon de Cyrène aide Jésus
De l'évangile selon saint Luc. « Comme ils l'emmenaient, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et le chargèrent de la Croix pour la porter derrière Jésus. » (Lc 23, 26).
Personne fragile: C'est mon ange gardien qui m'a retenu quand je tombais dans le délire paranoïaque, à 12 ans, je pensais que les gens m'épiaient derrière les fenêtres des maisons. il m'a parlé dans la rue: "si tu continues ces pensées, tu vas devenir fou!" J'ai compris, j'ai pu arrêter, heureusement.
Famille : Oui, il y a eu des infirmiers compréhensifs, compétents. Son psychiatre qui le suit depuis le début est toujours attentif, bienveillant et complice avec lui.
Autre famille : Oui, combien de gens soignants se sont mis à sa portée !
Autre famille : Le personnel soignant est admirable de patience, ils sont formidables, surtout avec les personnes qui ne voient pas qu'elles sont malades.
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons, (bis), répands sur nous ta grâce, (bis) Tu as eu besoin de l'homme pour que nous ayons besoin de toi (bis) ; Tu as été prisonnier pour tu nous libérer (bis)
Chant - Au cœur de nos détresses, Aux cris de nos douleurs, C'est Toi qui souffres sur nos croix, Et nous passons sans te voir. (bis)
Sixième station Véronique essuie le visage de Jésus
Du livre du prophète Isaïe. « Comme un surgeon il a grandi devant nous, comme une racine en terre aride. Sans beauté ni éclat nous l'avons vu, et sans aimable apparence, objet de mépris et rebut de l'humanité, homme de douleurs et connu de la souffrance, comme ceux devant qui on se voile la face, il était méprisé, déconsidéré. (Is 53, 2-4) .
Personne en difficulté: Un prêtre m'a aidé en m’accueillant chez lui, et ensuite il m'a visité chez moi, ça a été un soutien, une visitation.
Personne en difficulté: Ce qu'on a dit à Amitié Espérance, m'a aidé à vivre les choses différemment.
Personne en difficulté : Quelqu'un de nous a dit la dernière fois: "enfin un lieu où l'on m'écoute!"
Famille : Ma fille a perdu tous ses amies, toutes ses connaissances... elle perd toute sa beauté lorsqu'elle est alcoolisée !
Autre famille : Pour nous, le travail et la patience des équipes soignantes sont une aide précieuse et un accompagnement qui nous aide à travers les phases aiguës.
Un père : Non seulement on avait du mal avec notre jeune fils pour une durée certaine, mais avoir un deuxième fils malade, c'est l'écrasement qui venait. Des amis ont senti qu'on était à bout de souffle, sans forces, incapables de faire face, on n'était plus nous-mêmes, ils nous ont proposé de prendre la curatelle d'un fils.
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons (bis) , toi le Christ, répands sur nous ta grâce, (bis) Tu as accueilli la compassion pour que nous acceptions ta compassion (bis) Tu as porté nos péchés pour nous en libérer (bis)
Chant - Si nous mourons avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous souffrons avec lui, Avec lui nous régnerons.
Septième station Jésus tombe pour la deuxième fois
De la deuxième épître aux Corinthiens. « Et moi, ver et non pas homme, honte du genre humain, rebut du peuple, tous ceux qui me voient me bafouent, leur bouche ricane, ils hochent la tête : « II s'est remis au Seigneur, qu'il le libère ! qu'il le délivre, puisqu'il est son ami ! » (Ps 22 7-9). « Celui qui n'avait pas connu le péché, II l'a fait péché pour nous, afin qu'en lui nous devenions justice de Dieu » (2 Co 5, 21).
Personne en difficulté: Combien de temps encore (je dois subir) ces médicaments (qui me fatiguent) ? Je ne peux pas faire ma vie comme tout le monde et travailler; "les autres doivent dire que je ne fais rien "alors je dis "que je travaille en soirée" ou alors que "je travaille bénévolement".
Autre personne: J'avais du mal même à me laver, c'était une montagne, j'avais la force de rien.
Personne en difficulté: J'ai souffert de paranoïa, tout d'un coup je sens que les gens que vous aimez vous détestent, ils vous veulent du mal, et plus ils sont proches, plus ils vous détestent, c'est très douloureux.
Personne en difficulté: Quelqu'un a dit tout fort à un collègue à côté de moi : « il y a des gens qui ont un handicap et qui sont passés à côté des mailles du filet (des concours d’accès) et qui ne devraient pas avoir leur place. J'ai senti mépris, rejet et humiliation de dire cela devant moi.
Une famille : Au début de la maladie, tout le monde croyait (ou voulait croire) à un court épisode. Mais avec le temps, mon fils a perdu tous ses amis. C'est une grande souffrance pour lui.
Autre famille : Quand on ne peut pas accepter la maladie de notre enfant, qu'on lutte contre elle et qu'on le voit à nouveau rechuter... c'est dur!
Une maman : Les premières rechutes sont les plus dures à vivre.
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons, toi le Christ (bis), répands sur nous ta grâce (bis), Tu as gardé le silence pour nous instruire (bis) Tu as été giflé comme un esclave pour nous affranchir (bis)
Chant - Aux nuits de solitude, Aux soirs de l'abandon, C'est Toi qui meurs sur nos croix. Et nous passons sans te voir. (bis)
Huitième station Jésus rencontre des femmes de Jérusalem qui pleurent
De l'évangile selon saint Luc. « Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais se retournant vers elles, Jésus dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car voici venir des jours où l'on dira : Heureuses les stériles, heureuses les entrailles qui n'ont pas enfanté et les seins que n'ont pas nourri ! Alors on se mettra à dire aux montagnes : tombez sur nous ! Et aux collines : couvrez-nous! Car si l'on traite ainsi le bois vert, qu'adviendra-t-il du bois sec ? » (Lc 23,27-31).
Personne en difficulté: Des amis sont venus me visiter d'un groupe de prière, ça m'a fait énormément de bien, mais ça ne suffisait pas, je n'arrêtais pas d'appeler au secours.
Autre personne en difficulté: Les soeurs de l'Ange Gardien m'ont fait du bien, quand j'étais pensionnaire, ça me reste, mais je n'arrive pas à faire la volonté de Dieu.
Personne en difficulté: Dieu m'a aidée et portée quand je n'étais pas bien. Quand j'ai connu le Renouveau, ça m'a ouvert des portes, ça a été aussi un renouveau psychologique, et des rencontres. J'ai passé un an sans que rien ne se passe, mais avec un élan d'espérance quand j'ai fait des retraites, quand j'ai eu un accompagnateur spirituel. Sans ça, je ne tiendrais pas le coup.
Une famille : Pour la famille, (c'est la) rencontre avec (une association de familles des malades), l'Unafam, puis beaucoup plus tard Relais Lumière Espérance (qui nous ont aidé).
Une autre famille : Notre fils a perdu tous ses amis qui ont pris des chemins différents.
Autre famille : La souffrance de la perte de ses connaissances, camarades de classe notamment, aussi... Chaque jour il râle contre les médicaments : "combien de temps encore ?", contre la fatigue, l'impossibilité de faire sa vie comme tout le monde, de travailler.
Un papa : Un jour notre fils m'a frappé quand j'ai voulu le prendre à bras le corps, il m'a envoyé un coup de poing dans l’œil. C'était infernal tous les jours, il voulait avoir un chien d'attaque et immédiatement. J'étais dans un univers complètement éclaté, déchiré, pas de paix. Mais j'ai tenu quand même par la foi, qui m'a rendu quelquefois très fort.
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons (bis), toi qui es oint par l'Esprit saint, répands sur nous ta grâce (bis) : Tu as été giflé comme un esclave pour nous affranchir (bis) Tu as été défiguré pour nous configurer à toi, l'époux de l'humanité (bis)
Chant : Tu es le pauvre, Seigneur Jésus, en toi la gloire éternelle de Dieu (bis)
Neuvième station Jésus tombe pour la troisième fois
Du psaume 22. « Je suis comme l'eau qui s'écoule et tous mes os se disloquent ; mon cœur est pareil à la cire, il fond au milieu de mes viscères ; mon palais est sec comme un tesson, et ma langue, collée à la mâchoire » (Ps 22,15-16).
Personne en difficulté: Ma sœur était plus malade et dépressive que moi, et ma maladie lui ajoutait du poids.
Autre personne : Au début mes copains ne voulaient pas comprendre que j'étais mal, et finalement ils m'ont tous rejeté. Plus de nouvelles, plus rien, je n'ai plus d'amis en dehors de la famille.
Autre personne : Quand je parlais on me faisait honte, deux personnes me faisaient taire.
Une maman : Le plus difficile pour moi, c'était la première hospitalisation que nous lui avons demandée.
Le père : pour moi, le plus dur, c'était la première manifestation de délires ; pour nous deux c'était un « tsunami », c'est la honte, tous les projets de bonheur qui s'écroulent. Et la question : « Qu'est-ce qu'on a fait pour en arriver là ? » On ne comprend pas.
Famille : Des années plus tard, toujours des peurs et des angoisses récurrentes que nous n'arrivons pas à juguler complètement.
Une famille : Première hospitalisation. Le traitement est extrêmement lourd. Nous ne reconnaissons plus notre fils.
Autre famille : le fait de voir mon fils détruit m'a détruit aussi et je suis soignée, mais grâce à Jésus, à la force de la foi et la prière, certains médicaments ont été enlevés.
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons (bis), toi l'époux qui vient à notre rencontre, répands sur nous ta grâce (bis), Tu as perdu l'équilibre pour nous relever (bis)
Tu as été méprisé pour nous donner l'honneur de te ressembler (bis)
Chant - Aux pas de nos déroutes, Aux larmes du remords,
C'est Toi qui pleures sur nos croix Et nous passons sans te voir. (bis)
Dixième station Jésus est dépouillé de ses vêtements et abreuvé de fiel
De l'épître de saint Paul aux Philippiens. «Ayez entre vous les mêmes sentiments qui furent dans le Christ Jésus : Lui, de condition divine, ne s'est pas cramponné au rang qui l'égalait à Dieu. Mais il s'anéantit lui-même, prenant condition d'esclave, et devenant semblable aux hommes. S'étant comporté comme un homme, il s'humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort, et à la mort sur une croix ! Aussi Dieu lui a-t-il donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au nom de Jésus, s'agenouille, au plus haut des cieux, sur la terre et dans les enfers, et que toute langue proclame, de Jésus Christ, qu'il est Seigneur à la gloire de Dieu le Père » (Phi 2,5-11)
Enfant en difficulté: Je n'ai eu aucun ami pendant des années, les camarades de classe disaient : va t'en, tu pues !
Personne en difficulté: Un voisin a dit a mon ami: "Ouais, Untel, il ne travaille pas, c'est un tire-au flan !" et mon ami me l'a répété. Vue de l'extérieur, notre situation fait des jaloux, alors que j'aimerais bien mieux travailler.
Une maman : Mon fils a vendu son corps (il s'est prostitué) pour se procurer de la drogue à tout prix.
Epoux d'une personne malade : Après sa deuxième tentative de suicide, le psychiatre a dit aux amis son découragement, il ne pensait pas qu'elle allait s'en sortir.
Famille : Oui "les échecs et les humiliations" sans cesse répétés conduisent à la perte de l'estime de soi, à la honte. Comment réapprendre la confiance en soi et dans les autres ?
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons, toi l'époux de notre âme (bis), répands sur nous ta grâce, (bis) Tu as été dépouillé de tes vêtements pour nous revêtir de ta splendeur (bis) Tu as goûté le vinaigre pour nous abreuver de douceur (bis)
Chant - Aux nuits de solitude, Aux soirs de l'abandon,
C'est Toi qui meurs sur nos croix Et nous passons sans te voir. (bis)
Onzième station Jésus est cloué sur la croix
De l'évangile selon saint Marc. « Et ils lui donnaient du vin mêlé de myrrhe, mais il n'en prit pas. Puis ils le crucifient et se partagent ses vêtements en tirant au sort ce qui reviendrait à chacun. C'était la troisième heure quand ils le crucifièrent. L'inscription qui indiquait le motif de sa condamnation était libellée : « Le roi des Juifs ». Et avec lui ils crucifient deux brigands, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche (Mc 15, 23-28).
Personne en difficulté : J'aurais pas pu évoluer si j'étais restée dans ma famille. J'étais seule et j'ai crié vers Dieu, et quelqu'un est venu à mon secours.
Une famille : Dans l'angoisse du moment, loin de nous et ne pouvant nous joindre par téléphone, il a touché le désespoir...
Un père : Les média véhiculent l'image de déséquilibrés qui peuvent faire des actes très violents. Nos enfants sont mis du côté des criminels, et nous avec !
Un père : Un jésuite au cours d'une retraite m'a donné une parole (de l'épître de Pierre) qui m'a retourné : « Supporter, par respect pour Dieu, des peines que l'on souffre injustement, c'est une grâce ! … Si, après avoir fait le bien, vous souffrez avec patience, c'est là une grâce aux yeux de Dieu. C'est à cela que vous avez été appelés, car le Christ aussi a souffert pour vous, … lui qui n'a pas commis de péché... ni de tromperie, insulté il ne rendait pas l'insulte, … mais s'en remettait au juste juge ; dans son propre corps il a porté nos péchés sur le bois, afin que nous mourions au péché et que nous vivions pour la justice, lui dont les blessures nous guérissent... (1 Pi 2,18-25) Quand on a mis un nom sur la maladie de mon fils, j'ai pensé à ma mission de prier pour mon fils.
Prière : Jésus qui viens rejoindre les pécheurs, nous t'adorons (bis), répands sur nous ta grâce, (bis) Tu as été crucifié pour nous sauver de la haine. (bis) Tu as été cloué comme un esclave pour nous diviniser (bis)
Chant - En lui sont nos peines, en lui sont nos joies. En lui l'espérance, en lui notre amour.
Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d'entre les morts. Il est notre salut, notre gloire éternelle !
Douzième station Jésus meurt sur la croix
De l'évangile selon saint Jean. « Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère. Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Voyant sa mère et près d'elle le disciple qu'il aimait, Jésus dit a sa mère : « Femme, voici ton fils ». Puis, il dit au disciple : « Voici ta mère ». A partir de cette heure, le disciple la prit chez lui. Puis, sachant que tout était achevé désormais, Jésus dit, pour que toute l’Écriture soit accomplie: « J'ai soif ». Un vase était là, plein de vinaigre. Une éponge imbibée de vinaigre fut fixée à une branche d'hysope et on l'approcha de sa bouche. Quand Jésus eut pris le vinaigre, il dit : « Tout est achevé », il baissa la tête et remit son esprit. » (Jn 19, 25-30).
Personne en difficulté: (Quand) Jésus dit: "j'ai soif!", c'est surtout qu'il a soif de notre amour. Le vinaigre, ce sont nos aigreurs, et quand on tourne mal.
Famille : Il a fait une tentative de suicide qui a failli l'emporter une semaine plus tard.
Une autre famille : Les parents d'une personne malade se demandent toujours ce qu'ils n'ont pas fait pour que ce jeune en arrive là. Difficile d'avouer l'échec.
Une maman : « Mais nous sommes appelés à rester debout au pied de la croix, comme Marie ».
Un professeur du lycée : Les collègues du prof de gym étaient culpabilisés, ils ont dit: "je ne me suis pas rendu compte qu'il était mal, il n'a rien dit, je n'ai rien vu!"
Un ami : Son psychiatre lui a interdit de prier, un mois plus tard on a retrouvé Marie Annick dans la Garonne.
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons, toi qui donnes ta vie par amour (bis), toi l'époux de notre âme, répands sur nous ta grâce, (bis) Tu as été couronné d'épines pour nous faire rois (bis) , Tu es mort rejeté pour nous faire vivre réconciliés (bis). Tu as été écrasé dans ta chair, mais ton esprit a vaincu toute haine et tout mal (bis)
Chant - Victoire au Seigneur de la vie, Victoire au Dieu de l'infini. Victoire au nom de Jésus Christ, Victoire pour le Saint Esprit.
Treizième station Jésus remis à sa mère
De l'épître de saint Paul aux Galates. « Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né d'une femme, né sujet de la loi, afin de racheter les sujets de la loi, afin de nous conférer l'adoption filiale » (Ga 4,4-5).
Personne en difficulté: Des fois, je souffre pour mon père qui n'a pas eu le fils qu'il voulait et qui souffre à cause de moi.
Personne en difficulté: L'autre jour, l'ai entendu une jeune fille dire à sa mère, en prenant l'ascenseur "il est gentil, le pauvre" !
Personne en difficulté: Je prie par habitude, mais j'ai du mal à croire (que Dieu m'aime). Mais je prie une heure par jour avec le chapelet, des neuvaines. Et maintenant mon mari m'accompagne (au groupe de prière).
Une maman : Au début de la maladie de mes fils, j'étais perdue, et intensément angoissée, j'avais perdu tous mes repères intérieurs, je ne savais même plus comment parler à mon fils, alors je conduisais la voiture en tenant dans la main une mini icône de Marie.
Prière : Jésus sauveur, Nous t'adorons, toi le fils de Marie (bis), répands sur nous ta grâce, (bis) Tu as accepté nos faiblesses pour nous rendre forts en toi (bis) Tu es descendu au séjour des morts pour en libérer tous ceux qui attendaient la vie (bis)
Chant - Le règne est pour le Tout puissant, le règne pour lui dans tous les temps,
car l’Agneau a donné son sang qui crie victoire dés maintenant.
Quatorzième station Jésus est mis au tombeau
De l'évangile selon saint Jean. «A l’endroit où il avait été crucifié, il y avait un jardin et dans ce jardin un tombeau neuf; personne n'y avait encore été mis. À cause de la Préparation des Juifs, comme le tombeau était tout proche, c'est là qu'ils déposèrent Jésus » (Jn 19, 41-42).
Personne en difficulté: J'ai constaté que je m'étais embarqué dans des études qui ne correspondaient pas à ce que je voulais vivre, j'ai déprimé, fait une tentative de suicide, et j'ai été hospitalisé. J'ai pensé: j'entre dans un hopital psychiatrique, je n'en sortirai plus jamais.
Un père : Ceux qui ne vivent pas au contact de la maladie psychique ne peuvent pas comprendre. Personnellement je n'ai jamais voulu dire à ma famille qu'elle avait une maladie psychique, je dis : « elle se cherche ». Ils l'auraient enfermée dans leurs idées négatives sur le malade (psychique).
Un père : On ne pouvait pas parler à nos enfants de leurs maladies, ils ne se sentaient pas malades.
Prière : Jésus sauveur, nous t'adorons, toi le fils de Marie (bis), répands sur nous ta grâce, (bis) Tu as accepté tes faiblesses pour nous rendre forts (bis) Tu as souffert pour nous soulager (bis)Tu es mort pour nous faire vivre, (bis) Tu as été mis au tombeau pour nous réveiller (bis)
Chant - En lui toute grâce ; en lui notre paix. En lui notre gloire, en lui le salut. Souviens-toi de Jésus Christ ressuscité d'entre les morts. Il est notre salut, notre gloire éternelle !
Jésus, Nicodème et les Ecritures
Propositions de contemplation de l'évangile du jour
Profiter du confinement pour dialoguer avec Jésus
Contemplation selon saint Ignace. Prier l'Esprit saint et lire le texte découpé en 3 parties, puis demander une grâce, par exemple de désirer et demander un cœur nouveau, puis prendre un temps sur chaque partie, 10 minutes par exemple. Relire cette partie, imaginer la scène, écouter, choisir quel personnage je suis (pas Jésus), ce qu'il dit, voit, entend, ressent, fait. Rester sur ce qui a du goût, ce qui me touche. Puis la 2e partie, la 3e, et finir par un moment de dialogue avec le Seigneur.
Évangile (Jn 3, 7b- 15)
« Il vous faut naître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? »
Jésus lui répondit : « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais pas ces choses-là ? Amen, amen, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ?
Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. »
Première partie de l'évangile du jour.
Jésus disait à Nicodème : « Il vous faut renaître d’en haut. Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va. Il en est ainsi pour qui est né du souffle de l’Esprit. » Nicodème reprit : « Comment cela peut-il se faire ? »
Naître de nouveau ou d'en haut, engendré de l'Esprit ? Nicodème ne fait pas le lien avec la promesse prophétique « Je vous donnerai un coeur nouveau, je mettrai en vous un Esprit nouveau » et « je mettrai mon Souffle en vous pour que vous viviez ». (Ez 36,26 ; 37,14)
Je peux prendre 10 minutes pour contempler Jésus venu réaliser les promesses d'Ezéchiel. Dieu seul peut faire revivre les ossements desséchés et rendre notre cœur semblable au sien, si nous accueillons ses grâces et acceptons sa royauté sur nos vies, cad de « perdre nos vies », de ne plus être centrés sur nous-mêmes, mais centrés sur Lui, source de Vie.
Deuxième partie de l'évangile du jour.
Jésus lui répondit : « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne connais pas ces choses-là ? Amen, amen, je te le dis : nous parlons de ce que nous savons, nous témoignons de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas lorsque je vous parle des choses de la terre, comment croirez-vous quand je vous parlerai des choses du ciel ?
Le 'vous' qu'emploie Jésus s'adresse à l'ensemble des pharisiens plus ou moins fermés à l'enseignement de Jésus. Le 'nous' peut représenter les personnes divines.
Je peux prendre 10 minutes pour contempler Jésus témoin des 'choses du ciel', c'est-à-dire de la vie spirituelle, Jésus venu nous faire découvrir le Père créateur et l'Esprit recréateur. Croyons-nous dans les relations d'amour qui les relient et nous relient à lui ? Voulons-nous y entrer ?
Troisième partie de l'évangile du jour.
Car nul n’est monté au ciel sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme. De même que le serpent de bronze fut élevé par Moïse dans le désert, ainsi faut-il que le Fils de l’homme soit élevé, afin qu’en lui tout homme qui croit ait la vie éternelle. »
Jésus rappelle d'abord à Nicodème la prophétie de Daniel : « Je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d'homme; il parvint jusqu’au Vieillard, et on le fit avancer devant lui. Et il lui fut donné domination, gloire et royauté ; tous les peuples, toutes les nations et les gens de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite. » (Dn 7,13) Mais ce n'est pas une royauté qui s'impose comme celles des hommes. Jésus rappelle aussi le passage du livre des Nombres où Moïse élève un serpent (être maudit selon Gn 3,14) de bronze qui guérit les hommes du mal et de la mort (Nb 21, 4-9), comme lui-même sera élevé, supendu à une croix, et considéré comme maudit car « un pendu est une malédiction de Dieu. » (Dt 21,23). Jésus subira par cette malédiction de la Loi juive pour sauver « tout homme qui croit », même et d'abord ceux qui sont maudits par les hommes, comme le bon larron, premier au Paradis avec Jésus.
Je peux prendre 10 minutes pour contempler Jésus qui est vraiment le Messie-Christ annoncé, le Fils de l'Homme et roi de l'univers, il accomplit tout ce que Dieu a promis par les Ecritures. Ouvre les yeux et le coeur, Nicodème ! Ouvre mes yeux et mon coeur, Seigneur !
Je termine par 5 minutes de dialogue amical avec Jésus. Qu'ai-je envie de lui dire? Il me répond ? Conclure par un signe de croix, me lever, noter mon vécu.
Remarque : Nicodème (Nikodémos en grec, nikè est la victoire, démos est le peuple) signifie peuple vainqueur. Quand il défendra efficacement Jésus devant le Sanhédrine méprisant , il représentera vraiment ce peuple vainqueur des attaques contre Jésus. Il demande aux pharisiens réunis : « Notre Loi permet-elle de juger un homme sans l’entendre d’abord pour savoir ce qu’il a fait ? » Du coup, les accusateurs rentrent chez eux. (Jn 7,51-53)
Cliquer sur ce lien pour écouter le Père Jean-pierre BOUCHAIN nous expliquer que
C'est dans l'Espérance que nous sommes sauvés
Pèlerinage Relais Lumière Espérance 13 mai 2017
Lors de cette messe présidée par Monseigneur Michel Guyard, entouré des prêtres et des diacres présents lors de ce pèlerinage, le père Alain Ratti a prononcé cette homélie
Pèlerinage Relais Lumière Espérance 11 mai 2017
Lors de cette messe Monseigneur Michel Guyard, entouré des prêtres et des diacres présents lors de ce pèlerinage a prononcé cette homélie
Méditation de Sœur Yvette, conseiller spirituel d’un groupe de Nantes, à partir du thème choisi pour le pèlerinage à Lourdes en mai 2017
le 23 septembre 2016
Choisis donc la vie !
Pendant longtemps ce fut pour moi une drôle de consigne.
La question du choix me choquait. Comment choisir la mort comme çà, tranquillement sans même qu’il soit question de souffrances intolérables ? J’avais beau reprendre les paroles de la Bible, tenter d’écouter Dieu me dire :
«Vois je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur…Choisis donc la vie pour que toi et ta postérité vous viviez » Dt.30, 15.
Pour moi, ce n’était vraiment pas une question de choix, je trouvais normal de continuer à vivre.
Tant de paroles dans la Bible restent mystérieuses malgré nos efforts de réflexion et nos appels à l’Esprit Saint et je n’y pensais plus !
Cette parole est devenue de l’ordre de l’expérience au pied du lit de Jacqueline après sa deuxième opération de l’œsophage. Elle sortait tout juste de soins intensifs et voulait préparer le sacrement des malades.
Elle a expliqué qu’au moment où elle reprenait conscience, encore sous l’effet des calmants, elle avait été tentée de se laisser aller dans cette sorte de léthargie. Elle avait expérimenté que vivre lui demanderait des efforts terribles. Elle devait choisir…
Cela m’a donné à penser que la vie est comme un fleuve, elle est mouvement et vient d’ailleurs, elle se reçoit et se fait « mienne » : « Je suis – je vis ». Il faut décider de la capter, mordre dedans, la respirer, la nourrir, en prendre soin. Elle est en effet réponse à une liberté et marche avec elle. Le conseil n’est pas superflu : « Choisis donc la vie » (décide, devient vivant, ne te contente pas de végéter…).
Jacqueline m’a appris que rester entre deux eaux ce n’est pas vivre.
Se laisser balloter, attendre que les événements me façonnent, me ressemble bien à la mort mais sans que je la décide ; même le bois travaillé par les courants ne provient pas de branches desséchées mais bien de branches vertes que l’homme ou le vent a fauché tout net. Qui a dit qu’il voulait mourir vivant ?
Oui, la vie est comme un torrent et qui peut l’arrêter ? Elle rencontre des obstacles, des barrages la transforment en énergie, les rochers la font rebondir, la moindre cavité la recueille, son cours peut être détourné mais de toute part elle me dépasse. Ainsi j’ai le choix entre la boire à pleines gorgées ou la refuser. La refuser c’est obstruer sa source, c’est nier de qui jaillit cette eau c’est se prendre pour l’origine. La vraie mort est morale, ce n’est pas la mort physique. Je peux mettre fin à mes jours sur terre mais la vie qui l’arrêtera ???
Et si de plus, je fais confiance à Celui qui est la vie et la résurrection…
Mais restons encore dans le choix qui est devant nous aujourd’hui. Nous voyons qu’il est apparenté à notre liberté. Combien de prisonniers, de torturés ont témoigné de cette capacité de réagir, de penser, de garder leur dignité d’homme vivant. Je pense Nelson Mandéla, J. Paul Kaufman, Maïti Girtanner torturée en 1943 et restée avec des souffrances intolérables toute sa vie. Ne plus jouer de piano, elle l’apprendrait à des jeunes. Ne jamais pouvoir avoir d’enfants, elle serait répétitrice et quand on lui demande si elle en veut à ses bourreaux elle répond que ses souffrances n’étaient que la conséquence de son choix, elle en était responsable.
Elle rejoint Celui qui a dit : « Ma vie, nul ne la prend mais c’est moi qui la donne » Jn 10,18
Je pense encore à cette personne belge des jeux paralympiques qui voulait gagner une médaille et après, programmer un suicide assisté tellement elle souffrait. Elle a eu sa médaille et l’accord désiré mais maintenant qu’elle a l’assurance d’arrêter quand elle ne pourrait vraiment plus, elle dit mordre dans la vie malgré ses immenses douleurs. Cette décision l’a libérée et l’entraîne en effet, dans le sens de plus de vie, de relations. Elle se fait aidée… Elle ne vit pas seule ni seulement pour elle et elle n’est pas triste. L’angoisse qui la hantait a fait place à la paix. Elle a choisi la vie.
En définitive, la vie ne nous appartient qu’à partir du moment où nous consentons de la recevoir, où nous acceptons d’être des vivants. Et quand nous le pouvons, librement nous en reconnaissons l’origine, mieux nous nous jetons en Lui. « En Lui nous avons la vie, le mouvement et l’être » Actes 17, 28
A travers l’Évangile nous regarderons Celui qui a dit « Je suis la vie » Jn 14,6. « Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. » Jn 10,10
Mais, réécoutons encore la Parole pour aujourd’hui. Écoutons-la avec une attention particulière : c’est à moi qu’elle s’adresse, je ne suis pas chargé de la vie des autres mais si moi je choisis la vie, alors elle sera féconde pour ceux qui m’entourent et dans la communion des saints elle portera même du fruit jusqu’au bout du monde.
« Je te propose la vie ou la mort. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant le Seigneur ton Dieu, écoutant sa voix, t’attachant à lui ; car là est ta vie, ainsi que la longue durée de ton séjour sur la terre que le Seigneur a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner. »
Croyons-nous vraiment que la vie est déjà pour cette terre parce que Dieu a fait alliance avec nous en Jésus Christ et que sa promesse est la vie pour toujours. ? Marie a cru en cette promesse. Comme elle en choisissant personnellement ce chemin je sers le monde.
Le projet de la réunion qui a suivi un mois plus tard :
- La question : aujourd’hui, j'ai le choix de subir ma vie ou de la prendre en main.
- Prendre un exemple de choix coûteux (parler ou se taire ..faire ou ne pas faire . ;....est ce que cela a été source de Vie ou de Mort pour l'un ou pour l'autre ?
- ==> méditer l'évangile de Jésus au Temple. Luc 2,41-51
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (2, 41-51)
Chaque année, les parents de Jésus allaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque.
Quels choix avait Jésus ? quelle a été l'attitude de Marie et de Joseph ?
Rencontre régionale Relais Lumière Espérance Paris Ile de France le 4 juin 2016
Dans le cadre d’une rencontre organisée par le groupe Relais Lumière Espérance Paris Ile de France chez les Lazaristes rue de Sèvres à Paris, le PèreJean-PierreBouchain, à partir de l’évangile de Saint Jean 21, 1-19 « Apparition au bord du Lac de Tibériade » nous a commenté cet évangile en accompagnement du thème de la journée ; « Faisons confiance à l’amour dans l’épreuve »
Ecouter cette méditation
Rencontre nationale Relais 30 avril 2016
Homélie faite par Mgr Michel Guyard, lors de la messe clôturant la rencontre nationale 2016 de Relais Lumière Espérance
Ecouter cette homélie
Méditation du Père Bouchain
Rencontre Relais Lumière Espérance Paris-Ile de France 27 février 2016 aux Lazaristes
Au cours de la rencontre organisée par le groupe Paris Ile de France Le père Bouchain, conseiller spirituel du groupe Relais Lumière Espérance Paris Ile de France, à partir du texte sur la guérison d’un lépreux (Saint Marc chapitre 1 versets 40-48) a développé le thème « mettons l’amour de Dieu au cœur de nos souffrances »
Ecouter cette méditation
Samedi 6 juin 2015 Maison des Lazaristes
Lors de la rencontre Relais Lumière Espérance – groupe Paris Ile de France - du 6 juin 2015 à la maison mère des Lazariste dont le thème était « Quelle Vie spirituelle pour nos malades ?», le Père Bouchain a médité à partir de l’entretien de Jésus avec Nicodème (Saint Jean 3 1-10) puis a étendu sa parole à son vécu en tant qu’aumônier en hôpital psychiatrique en rapport avec la vie spirituelle de personnes qu’il y a connues.
Ecouter sa méditation :
Messe de la rencontre nationale Relais Lumière Espérance 2015
Nancy Domaine de l’Asnée 11avril 2015
Au cours de la messe de notre rencontre nationale 2015, Monseigneur Michel Guyard a commenté les textes liturgiques du samedi 11 avril : « Lecture de actes des apôtres 4,13-21, Psaume 117, Evangile selon saint Marc 16, 9-15 »
Ecouter l’Homélie :
Rencontre du 11 janvier 2014 du groupe Relais Lumière Espérance Boucle de la Seine
Le père Grégoire de Maintenant, conseiller spirituel du groupe Relais Lumière Espérance de la Boucle de la Seine, lors de la rencontre organisée le 11 janvier 2014 par ce groupe, a animé la méditation des participants à la suite de sa propre méditation à partir du texte dit de "La Guérison du paralytique" Marc 2, 1-12, base du deuxième volet de la réflexion sur le thème JÉSUS FACE au MAL. Claire Biélak responsable du groupe en a recueilli l’essentiel.
Ce paralysé a eu la chance extraordinaire d'être guéri par Jésus ... mais ma fille, mon fils, mon conjoint, né à une autre époque, connaissant des conditions de vie différentes.... peuvent-ils compter être guéris de la même manière ?
En effet, ce que rapporte l'évangéliste Marc n'est pas une parabole, mais bien un événement : C'est bel et bien arrivé !
Ayant entendu l’intervention du Frère Stéphane Joubert, et en ayant été très touché, Jean-Michel Audureau a proposé au groupe Relais Lumière Espérance de Rennes dont il est le conseiller spirituel cette méditation.
Elle s’inspire de la conclusion de Frère Stéphane Joubert qui disait à peu près ceci :
« Il nous faut donc sans cesse renouveler notre regard, en étant habités de la grande Espérance… C’est une grâce qui nous sera donnée en partage, parce que nous avons su rester là, ne pas nous dérober ».
Oui, Seigneur, c’est vrai : Nous avons su rester là, auprès de nos proches malades, en direct ou un peu à distance, mais sans nous dérober… Tout juste en retrait parfois, sur la défensive peut-être, quand les crises étaient trop fortes, quand ils demandaient trop à nos pauvres forces déjà bien éprouvées, quand notre santé elle-même était mise en danger par leur trop plein de douleurs et d’exigences.
Nous sommes restés présents, malgré tout, d’une présence de tous les instants, car le souci de leur bien-être, l’inquiétude de leur souffrance, la peur de l’avenir pour eux et pour nous… (sans nous un jour)… ne nous quittent jamais vraiment, ne peuvent nous laisser totalement en paix.
Et nous avons prié, comme toi à Gethsémani, pour que s’éloigne d’eux et de nous ce calice que nous ne pouvions consentir à boire…
Et nous avons crié, comme toi sur la croix, demandant au Père, pourtant tout-Amour, pourquoi il nous avait abandonné…
Et, malgré notre peu de foi, nos réactions de découragement et nos hurlements de révolte, nous le croyons, un miracle s’est pourtant accompli… Et, avec Jésus livré, donné, du fond du cœur, nous avons murmuré : « En tes mains, Père, je remets son esprit, je remets mon esprit…. »
C’est alors que, laissant toute résistance, ne tenant plus compte de nos limites humaines, mais ne comptant que sur Toi, sur ton immense Amour, nous avons relevé la tête, et nos proches malades avec nous…
Car c’est dépouillés, comme ton Fils, que tu nous veux, Amour crucifié, certes, mais bien vivant et qui porte un fruit d’Espérance et de Résurrection.
Car c’est dans notre faiblesse que se dit le mieux l’Amour dont tu les aimes, dont tu nous aimes.
Seigneur, nous t’en prions, donne-nous des frères sur ce chemin d’humanité-humilité, des frères qui parcourent la même route escarpée, connaissent les mêmes embûches, avancent vers la même lumière, se nourrissent de la même espérance et vivent de la même foi…
Qu’avec eux, ensemble, nous soyons relais vers Toi !
Amen.
Jean Michel Audureau
Diacre, Conseiller Spirituel du groupe Relais Lumière Espérance de Rennes
Télécharger le texte de cette méditation
Au cours de la rencontre organisée le 7 décembre 2013 par le groupe Paris Ile de France dont le thème était « Prions sans se décourager en avançant vers Noël », le père Bouchain a médité à partir de l’évangile de Jésus-Christ selon Saint Luc (18, 1-8)
Ecouter la méditation du Père Bouchain :
habillage de la vierge
En entrant au Cairn, nous prenons un galet et un ruban sur lequel est écrit le prénom d’un proche d’un des pèlerins atteint de troubles psychiques
Venez à moi, vous qui portez un fardeau
Parole et musique Markus Wittal ; 2005 ; © Editions de l'Emmanuel
R Venez à moi, vous qui portez un fardeau ;
Venez, vous tous qui peinez.
Et moi, je vous soulagerai.
Je suis le repos de vos âmes
|
||
1- Mettez-vous à mon école,
Car Je suis doux, Je suis humble de cœur. Prenez-mon joug, il est aisé Et vous trouverez la paix… Mon fardeau est léger ! R |
2- Devant toi, je tiens mon âme, Comme un enfant dans les bras de sa mère. Seigneur, mon âme espère en toi, Mon silence est dans la foi, J’espère le Seigneur. R |
Après la lecture du texte de Charles Péguy « Le Porche du mystère de la deuxième vertu » , nous processionnons avec en main notre galet- fardeau et le ruban.
Nous déposons notre fardeau au pied de Marie devant les branches d’arbre peu fleuries et le ruban est accroché à l’intérieur de la robe de la vierge.
Les litanies des saints accompagnent la procession des pèlerins.
Merci au groupe de Lyon pour les textes et l’organisation du chemin croix.
Par groupe d’environ 20 pèlerins, guidé par un animateur, certains ont fait celui de la montagne avec retour direct vers la cité Saint Pierre, d’autres celui de la prairie le long du gave
La Foi au Christ développe notre Souffle Spirituel
Les relations, événements de l’existence et enseignements de Jésus-Christ qui suscitent en nous du souffle spirituel
Mgr Jean-Charles Thomas
Pierre Sarreméjean animateur de l’atelier
Ecouter l’introduction de Mgr Thomas (issu du 1er atelier) :
Pendant 45 minutes, 106 personnes ont cherché dans l’Evangile, soit en petits groupes, soit personnellement et en silence. Il en est résulté lors des 2 ateliers 59 « petits papiers » récoltés à l’issue de ce temps de réflexion
Ecouter la parole de Mgr Thomas sur les petits papiers recueillis (lors du 1er atelier) :
******
Ecouter la parole de Mgr Thomas recueillis lors du 2eme atelier:
Télécharger le documentécrit proposé par Mgr Jean-Charles Thomas à partir des 2 ateliers"
Méditations du conseiller spirituel du groupe de Rennes
Chaque croyant peut entendre ces sept paroles, en fonction de ce qu'il vit, comme des paroles qu'il reprendra à son compte, ou bien qui s'adressent à lui, comme une exhortation.
Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? Mc 15, 34
Ce cri, cet « où es-tu, Dieu ?», c'est celui des malades en premier, quand l'injustice semble les frapper, quand la vie leur devient difficile, quand la maladie prend toute la place, trouble la relation aux autres et obscurcit les moindres joies du quotidien... C'est aussi notre cri, parfois, cri d'impuissance et de foi, quand cette maladie rend difficile la vie familiale et que nous sentons que nous avons besoin de puiser dans un Amour qui dépasse nos propres forces pour les aimer et leur dire notre amour, sans cesse.
Quand je te demande de m’écouter et que tu commences à me donner des conseils, tu n’as pas fait ce que je te demandais.

À certaines heures, la relation avec une personne psychiquement malade ébranle la patience des personnes les plus courageuses. Elles se trouvent alors affrontées à de redoutables questions : « Est-ce que j’aime encore ? Mais ai-je le droit de trouver bien ce qui ne l’est pas ? Où puiser la force de supporter l’insupportable ? »
«Oui, il est bon de rendre grâce, de chanter ton Nom, Dieu très-haut, d’annoncer dès le matin ton amour, ta fidélité au long des nuits.

« Vraiment la vie de l’homme sur la terre est une corvée » (Job 7 , 1 ) Tous, un jour ou l’autre, ou peut-être en ce moment, nous avons eu cette phrase au bord de lèvres. Cette parole de Job nous rejoint dans notre humanité, dans notre vie. Est-ce que Dieu se plaît à nous faire souffrir? A s’amuser avec ses créatures? Pourquoi la souffrance? Qui est Dieu?
En chacun de nous se trouve une part de solitude qu’aucune intimité humaine ne peut combler.
Même si dans notre texte de l’évangile, l’auteur ne place aucune parole dans la bouche de la mère de Jésus, j’entends avec force ce qu’elle exprime.Comment ne pas entendre la souffrance de cette mère qui assiste au supplice et à l’agonie de son fils ?
« Le souvenir me revient de cette parole venant de l’orthodoxie, qu’un ami m’a transmise : Lorsque quelqu’un tombe tout en bas de la pente, nous, occidentaux, lui disons « eh bien tu n’as plus qu’à remonter ! »...
Chaque petite action est un événement immense où le Paradis nous est donné, où nous pouvons donner le Paradis...
Aimer, c’est donner.
Un cadeau, quel qu’il soit, est toujours plus qu’un cadeau. Il est chargé d’une intention,